L’Échappée jurassienne en autonomie – Juin 2018

Blandine – Dole / Saint-Claude – juin 2018 principalement en bivouac. Habituée des grands chemins (St Jacques de Compostelle, Rome, Sentier Cathare, Urbain V…) je décide d’aborder l’échappée jurassienne en autonomie...

Ce choix m’a été dicté lors de la préparation de ce chemin : certaines étapes m’ont semblé longues, les hébergements coûteux pour ma bourse. Il implique un sac plus lourd (+ 3 kg pour tente ultra légère, duvet d’oie, matelas, popote, petit réchaud), mais je ne l’ai pas regretté, car il m’a apporté une liberté que je n’avais encore jamais connue. Inutile de calculer les étapes en fonction des hébergements, mais une progression journalière en fonction de mon état d’âme et de mon état physique. J’ai réellement vécu l’échappée comme un chemin de liberté au milieu d’une nature fort belle. J’ai accompli l’intégrale en 16 jours, comme préconisé dans le topoguide !

Je suis arrivée à Dole en covoiturage le 1er juin. J’ai planté ma tente au camping du Pasquier (très bon accueil) et ai démarré l’échappée le 2 au matin pour la finir à St Claude le 17 juin. Retour chez moi, en Ariège, toujours en covoiturage.

L’Échappée jurassienne en autonomie – Juin 2018 © Blandine

Ce que je retiens de cette échappée : de très beaux paysages, des sites remarquables (la reculée des Planches près Arbois, de Baume les Messieurs , les cascades du Hérisson,  la région des lacs) ; la flore absolument magnifique au printemps ; le gazouillis des oiseaux (principalement à 5 h du matin), les cloches des vaches sur les Hauts-Plateaux ;  la gentillesse, l’amabilité et l’hospitalité des jurassiens.

Ce que j’ai moins aimé : les chemins forestiers non remis en état par les exploitants. Certaines portions du chemin sont vraiment très difficilement praticables. N’existe-t-il pas une obligation légale de remise en état ? Le printemps extrêmement pluvieux n’a pas arrangé les choses…
Le balisage est presque parfait. Aucun risque de se perdre. Une petite incohérence entre le topoguide et le balisage sur le chemin lors de la descente du fort St André à Salins. Une confusion entre les balisages de l’échappée et ceux des pistes cyclables au niveau des Rousses/Lajoux. Rien de méchant… Un topoguide très bien fait, l’essentiel y est, quelques recherches sur internet avant et après départ permettent de compléter les informations pour une connaissance approfondie des lieux traversés et surtout des lieux non visités (maison natale de Pasteur, saline royale, maison du comté, etc).

Mon périple n’a pas été placé sous le signe du grand soleil, étant donné que la France entière, ce printemps, est régulièrement arrosé et ponctué de gros orages, mais je dois dire que je suis relativement passée entre les gouttes de pluie. J’ai donc bivouaqué 6 nuits, posé ma toile de tente dans 5 campings (dont celui du départ à Dole et celui de l’arrivée à St Claude), j’ai dormi une nuit chez des amis près de la Chapelle-sur-Furieuse, une nuit chez les clarisses de Poligny, pris une demi-pension à la Fromagerie, une nuitée en dortoir à Bellefontaine et une en dortoir à l’hôtel le trappeur au Manon (dernière nuit avant St Claude).

Mon expérience bivouac :

  • Dans une clairière de la forêt de Chaux que m’avait gentiment indiquée le garde-forestier de la Vieille-Loye. J’en profite donc pour le remercier, car c’était vraiment un endroit magique, au milieu de cette forêt si belle, si sauvage et si dense.
  • J’ai trouvé un joli endroit un peu à l’écart du GR près de Château Chalon, dans un pré nouvellement fauché et j’ai été bercée par le souffle d’une jument et de son poulain dont l’enclos était voisin.
  • Un très beau bivouac également après Perrigny à l’ermitage de Conliège avec une vue imprenable sur la vallée.
  • A Chaux-des-Crotenay, j’ai planté ma tente au camping municipal qui n’était pas encore ouvert avec l’accord d’un employé communal, idem à Foncine-le-Haut.
  • J’ai également planté ma tente près d’un abri forestier dans la forêt du Massacre.
  • Sur les hauteurs, j’ai un peu souffert de la fraîcheur mêlée à l’humidité ambiante, qui m’a rendu 2 bivouacs moins agréables… J’ai dormi toute habillée dans mon duvet d’oie…

Au cours de mes précédentes randonnées itinérantes, j’ai déjà traversé de nombreux départements, mais je dois dire que je décerne la médaille d’or aux Jurassiens pour leur amabilité, leur courtoisie, leur hospitalité. Je n’ai jamais rencontré de méfiance, de rejet, de la part des personnes rencontrées ou sollicitées. J’ai eu un seul mauvais accueil à la maison des Inuits au Manon. J’ai passé mon chemin, et plutôt qu’y planter ma tente, je suis allée dormir au dortoir de l’hôtel le Trappeur, hors GR, où l’accueil fut chaleureux.

Je tiens à remercier les baliseurs de la FFRP, Anne Mathie (de Jura Tourisme) qui a gentiment répondu à mes questions lors de ma préparation de l’Échappée, toutes les personnes rencontrées qui m’ont aidée en m’indiquant une épicerie ouverte, un lieu, un point d’eau ou qui ont rempli ma gourde….